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Philippe BEAUSSANT

Orphée, de Monteverdi à Glück

jeudi 25 janvier 2001 20h30

« La naissance, l’épanouissement et la fin du Baroque à travers un mythe »
Une conférence « très abordable, sans cuisine inutile », illustrée par de larges extraits musicaux. Une formule inédite en douze années de La Liberté de l’Esprit.




le 27 janvier 2001

Philippe Beaussant : la révolution baroque

A l’invitation de La Liberté de l’Esprit, Philippe Beaussant est venu communiquer, jeudi soir à la salle du Chapeau-Rouge, son amour pour la musique baroque par l’intermédiaire du mythe d’Orphée. Une conférence passionnante, jamais rébarbative, suivie par une centaine d’auditeurs.

« Le baroque : tout un monde ! » Plutôt que de s’égarer en considérations trop générales, Philippe Beaussant s’accorde - conformément au schéma dessiné par La Liberté de l’Esprit -, à analyser les particularités stylistiques de ces 150 années (1600-1750) de vie musicale ouest-européenne. Par le prisme d’Orphée. C’est par opposition à l’écriture musicale de la Renaissance que naît progressivement la manière baroque. « Jusqu’en 1600, la musique ne s’était jamais souciée de traduire le sens précis du texte. Avec le baroque, la musique est désormais au service du texte », note « Monsieur Baroque ». Le genre s’impose d’emblée comme un étonnant créateur de formes, à commencer par l’opéra. « Au coeur de la période néo-platonicienne, le mythe d’Orphée s’impose tout naturellement ».

Monteverdi

En musicien lucide, homme de la Renaissance et de l’époque baroque, Monteverdi exploite intelligemment toute la palette sonore et les tendances esthétiques de son temps. Il s’agit de parler en chantant pour provoquer chez l’auditeur tristesse et gaieté, larmes et rires. « L’art baroque cherche à émouvoir, à susciter les passions humaines », résume Beaussant. Le 24 février 1607, l’Italien présente son Orfeo, « la première oeuvre de génie, la démonstration du pouvoir absolu de la musique, une oeuvre-clé où la musique s’affirme être la servante de la poésie ». Loin d’être statique, le baroque ne cesse pourtant d’évoluer. « Le deuxième baroque, vers 1650, entre dans ce qu’il y a de plus farfelu, jouant des contrastes entre l’ombre et la lumière, la joie et la tristesse », analyse Philippe Beaussant. A l’initiative de Mazarin, c’est la grande époque de l’opéra à la française : une exception à l’échelle européenne. « Spectaculaire, un brin ampoulé, il n’hésite pas à incorporer beaucoup de danses ». Et Beaussant de sortir de son chapeau magique un « inédit », jamais publié sur disque, de Louis de Lully, le fils de Jean-Baptiste. « Son Orfeo fait preuve de noblesse et de grandeur ». Parallèlement, l’Italie manifeste une volonté d’équilibre entre le récitatif et les airs. Un inclassable montre le bout de son nez : Telemann. « Un merveilleux caméléon, estime Philippe Beaussant. Son Orfeus constitue le seul opéra que je connaisse en trois langues : allemand, français et italien ! » Dernière étape de la mutation baroque au XVIII e siècle. Le ton change, « parce que la sensibilité change ». Avec son « Orfeo ed Euridice », Gluck révolutionne le ton de l’opéra, amorçant la période pré-romantique. Mais il s’agit là d’une toute autre histoire.

* Gilles Carrière



Biographie

Philippe Beaussant est professeur de lettres classiques depuis 1954. Après avoir enseigné en France, puis en Suisse (dans un institut international), Beaussant devient en 1965 professeur de littérature française à l’Université d’Australie du Sud. C’est d’ailleurs aux Antipodes qu’il crée la Maison de France d’Adélaïde, en 1968. Il y organise des concerts et crée l’ensemble instrumental et vocal « The Armidian Players », qui se consacre à la musique française baroque. Philippe Beaussant donne en particulier « Armide » de Lully avec les étudiants de l’université. Ce grand voyageur pose par la suite ses valises dans le Sud-Est asiatique (Cambodge, Java, Bali), où il s’intéresse en particulier à la musique et à la danse traditionnelle. Beaussant publie d’ailleurs en 1971, « Musique et danse au Cambodge ».

De retour en France, Philippe Beaussant organise la section « éducation » de l’entreprise SODETEG, puis met sur pied des concerts au château de Versailles. Dans la foulée, en 1977, il crée l’Institut de musique et danses anciennes, au sein duquel émergent plusieurs ensembles de renommée internationale parmi lesquels « La Chapelle Royale » ou « Ris et Danceries ». Fondateur du Centre de musique baroque de Versailles - dont il a été le conseiller artistique de 1987 à 1996 -, Beaussant crée en 1995 le Centre des arts de la scène des XVII e et XVIII e siècles, destiné à former des interprètes et à retrouver un style d’interprétation théâtral, musical et chorégraphique propre à ce répertoire, qu’il a rédigé jusqu’en 1998. Notons que Philippe Beaussant a publié de nombreux romans, essais et biographies. Son premier ouvrage « Le jeu de la pierre et de la foi », consacré aux églises romanes, paraît chez Gallimard en 1962. Parmi ses autres livres, on peut citer « Versailles, Opéra » (1982), « Vous avez dit baroque ? » (1988), « Vous avez dit classique ? » (1991), ou bien encore « Louis XIV, artiste » (1999). Sa dernière publication « Le Roi-Soleil se lève aussi » (un roman) est sorti en novembre dernier. Conférence La Liberté de l’Esprit : Philippe Beaussant, « Orphée, de Monteverdi à Glück : naissance, épanouissement et fin du Baroque à travers un mythe ».






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