La Liberté de l'esprit La liberté de l'esprit
Association créée en 1989
Contribuer au débat citoyen sur les questions de société
Conférences et débats à Quimper
  Qui sommes-nous ?  |  Conférences à venir   |   Saison actuelle & saisons précédentes  |  Contact - adhésion  |  Rechercher

Accueil > Sciences humaines et sociales > Économie > Timothée Parrique

Timothée Parrique

Timothée Parrique, docteur en sciences économiques

Décroissance, une alternative à notre modèle de développement ?

vendredi 21 janvier 2022 19h00

À l’heure du défi climatique, écologique et énergétique, doit-on, ou même peut-on continuer à vouloir faire croitre nos économies ? Réfléchir sur la décroissance c’est déjà penser que la croissance n’est pas éternelle, et que peut-être elle n’est plus souhaitable dans le contexte actuel.


Timothée Parrique, docteur en sciences économiques, est l’auteur d’une thèse sur le sujet (The political economy of degrowth, 2019). Il est aussi l’auteur de “Decoupling debunked – Evidence and arguments against green growth”, un rapport sur la croissance verte publié par le European Environmental Bureau (EEB) en 2019. Il enseigne à l’Université d’Uppsala en Suède et à l’Université Autonome de Barcelone, et écrit actuellement un livre pour Flammarion sur le sujet de la décroissance.

The political economy of degrowth par Timothée Parrique
Thèse de doctorat en Sciences economiques


Qu’est-ce que la décroissance et quelles sont ses implications pour l’économie politique ?

Divisée en trois parties, cette thèse explore le pourquoi, le quoi, et le comment de la décroissance.
La première partie (De la croissance et des limites) étudie la nature, les causes, et les conséquences de la croissance économique.
Chapitre 1 : Comprendre la croissance économique répond à plusieurs questions :
Qu’est-ce qui croît exactement ?
À quelle vitesse ?
Quand et où est-ce que ça croît ?
Comment est-ce que ça croît ?
Et pourquoi est-ce que ça devrait croître ?
Les trois chapitres suivants développent une triple objection à la croissance économique qui n’est plus possible (
Chapitre 2 : Limites biophysiques de la croissance)
plausible
Chapitre 3 : Limites socioéconomiques de la croissance,
et souhaitable
Chapitre 4 : Limites sociales à la croissance.

La deuxième partie (Éléments de décroissance) porte sur l’idée de la décroissance, en particulier son histoire, ses fondements théoriques, et ses controverses.
Le Chapitre 5 : Origines et définitions retrace l’histoire du concept de 1968 à 2018.
Le Chapitre 6 : Fondements théoriques présente une théorie normative de la décroissance comme déséconomisation, c’est-à-dire une réduction de l’importance de la rationalité et des pratiques économiques.
Le Chapitre 7 : Controverses passe en revue les attaques reçues par le concept. Si la première partie a diagnostiqué la croissance économique comme étant le problème, cette partie propose une solution. L’argument principal est que la décroissance n’est pas seulement une critique mais aussi une alternative complète à la société de croissance.
La troisième partie (Recettes de décroissance) concerne la transition d’une économie de croissance à une société de décroissance. La partie s’ouvre sur un inventaire des politiques mobilisées par les décroissants jusqu’à aujourd’hui
Chapitre 8 : Stratégies de changement.
Les trois chapitres suivants, sur la propriété
Chapitre 9 : Transformer la propriété,
le travail
Chapitre 10 : Transformer le travail
et l’argent
Chapitre 11 : Transformer l’argent
passent de la théorie à la pratique et transforment les valeurs et les principes de la décroissance en stratégies de transition.
Le Chapitre 12 : Stratégie de transition décrit une méthode pour étudier l’interaction entre plusieurs politiques de décroissance, et cela pour mieux planifier la transition. Le message central de cette troisième partie est que la décroissance est un outil conceptuel puissant pour réfléchir à une transition vers la justice sociale et écologique.


Voir en ligne : https://timotheeparrique.com/




Messages

  • LES BLOGS de huffingtonpost.fr
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/tentation-decroissante-fait-son-chemin-en-france_fr_61699060e4b06573572d40d9
    L’attrait de la tentation décroissante
    Eddy Fougier
    16/10/2021

    La thématique de la décroissance est revenue à l’agenda médiatique à l’occasion de la primaire écologiste. Elle suscite des avis généralement très contrastés et tranchés.

    Il est néanmoins difficile de savoir à ce stade quelle est l’influence réelle de ces idées auprès de la population française. On peut estimer que celle-ci est marginale si l’on s’en tient au noyau dur des militants décroissants. La liste “Décroissance 2019” n’a ainsi recueilli qu’un peu plus de 10.000 voix lors des élections européennes de 2019, tandis que les ventes du mensuel La décroissance s’élèvent à quelques dizaines de milliers d’exemplaires.

    Mais si l’on élargit la focale aux Français considérés comme décroissants ou bien sensibles aux idées décroissantes, on obtient alors des chiffres bien plus élevés. L’Obsoco a ainsi identifié cinq profils de Français, dont celui des “décroissants”, qui représentaient 9 % de la population en 2019 et 7 % en 2020. Plusieurs enquêtes tendraient, par ailleurs, à indiquer qu’entre un cinquième et un quart des Français se montrent proches de la vision décroissante. Dans la vague 12 du Baromètre de la confiance politique de février 2021 (enquête Opinion Way), 24 % des personnes interrogées estiment que, si on veut préserver l’environnement pour les générations futures, on sera obligé de stopper la croissance économique. Dans une enquête Ifop publiée en avril 2021, 28 % soutiennent que, pour réussir la transition écologique, on est obligé de stopper la croissance économique. Enfin, dans une enquête Opinion Way de septembre 2021, 21 % des Français sondés affirment être prêts à changer leurs habitudes de manière conséquente pour contribuer à la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES).

    Enfin, d’autres enquêtes ont pu laisser croire qu’un nombre encore plus conséquent de Français adhéraient à la décroissance. Dans une enquête Odoxa réalisée en 2019, 54 % des personnes interrogées estimaient qu’“il faut changer fondamentalement notre mode de vie, nos déplacements et réduire drastiquement notre consommation”, tandis que dans une enquête YouGov de 2020, 53 % souhaitaient “complètement revoir notre système économique et sortir du mythe de la croissance infinie”. On peut cependant s’interroger sur ces résultats, car les questions posées étaient moins explicites que dans les études vues précédemment et moins “engageantes”. Il existe sans aucun doute un décalage notable entre le fait de souhaiter un changement de notre mode de vie collectif et le fait d’être prêt à changer soi-même ses propres habitudes.
    Le sentiment d’urgence climatique

    On peut tout de même supposer que les idées décroissantes vont avoir de plus en plus d’influence sur la société française, en particulier auprès des jeunes, dans les années à venir. Plusieurs facteurs semblent y concourir.

    Le premier est bien évidemment le sentiment croissant d’urgence climatique. Dans une enquête Harris Interactive réalisée en juillet 2021 auprès de 10.000 personnes, le dérèglement climatique arrive en tête des sujets qui inquiètent le plus les Français (pour 84 % d’entre eux) et correspond à la situation qui s’est le plus dégradée au cours des dernières années (75 %). Dans une enquête Opinion Way déjà mentionnée, 85 % des Français sondés se disent prêts à changer certaines de leurs habitudes pour contribuer à la baisse des émissions de GES. On peut estimer que, plus les effets du dérèglement climatique se feront tangibles, plus les idées décroissantes seront susceptibles de trouver un écho favorable au sein de la société française.

    Le second facteur est l’important renouvellement générationnel qui est en train de s’opérer avec la montée en puissance des générations Y et Z. Or, les enquêtes indiquent que les jeunes sont très préoccupés par les enjeux climatiques et qu’ils se montrent sensibles aux idées décroissantes. Les sondeurs Frédéric Dabi et Stewart Chau expliquent dans La fracture (Les arènes), en parlant de la génération de moins de 30 ans, que “la prise de conscience écologique constitue bel et bien une partie centrale de son identité”, prise de conscience qu’ils associent d’abord au changement climatique. D’ailleurs, “1 jeune sur 5 déclare être prêt à risquer sa vie pour sauver la planète” (et même 29 % des moins de 20 ans).Ils observent également que “la jeunesse forme dans son engagement écologique un réel bloc monolithique, rarement observé dans les études d’opinion”.

    Cela se traduit chez une partie des jeunes par un attrait pour les idées décroissantes. Dans l’enquête Ifop vue plus haut, 40 % des moins de 35 ans sondés soutenaient que, pour réussir la transition écologique, on est obligé de stopper la croissance économique (contre 28 % pour la moyenne des Français). On peut le voir également sur des sujets plus précis comme celui de l’agriculture, du nucléaire ou de l’automobile. Dans une enquête BVA publiée en mai 2021, 47% des 18-24 ans interrogés font le choix d’une agriculture majoritairement bio quitte à réduire notre production et devoir importer. De même, 41% d’entre eux préfèrent renoncer à certaines cultures (fruits et légumes, maïs…) du fait du réchauffement climatique et du manque d’eau plutôt que permettre le développement de retenues d’eau de pluie pour pouvoir irriguer l’été. Dans un sondage Ifop d’octobre 2021, 58 % des moins de 35 ans se montrent favorables à la sortie du nucléaire (et même 64 % des 18-24 ans), contre 40 % des 35 ans et plus ; et 44 % des moins de 35 ans (53 % des 18-24 ans) sont pour l’interdiction de la vente de voitures diesel et thermiques à partir de 2030, contre 30 % des 35 ans et plus.
    La tentation d’une slow life

    Or, il est évident que la vision de ces jeunes, qui est en particulier celle de nombre d’étudiants de grandes écoles et de jeunes cadres, devrait avoir un impact de plus en plus important sur la société française. Frédéric Dabi et Stewart Chau parlent à ce propos d’une “jeunesse diffusionniste : celle qui influence le cours des choses et la construction de l’opinion, bouscule la mise à l’agenda des enjeux de société et impacte les générations suivantes”.

    Enfin, le troisième facteur est la tentation semble-t-il croissante de vouloir ralentir, de la sobriété heureuse ou d’une slow life. L’accélération des vies professionnelles et personnelles suite à la diffusion des technologies numériques, mais aussi la quête de sens des jeunes, notamment dans leur activité professionnelle, et le peu d’attrait à leurs yeux des valeurs dominantes ont conduit nombre d’individus à décider de faire un pas de côté en privilégiant le recours à l’économie collaborative ou une reconversion professionnelle vers le néo-artisanat ou des activités à “impact positif” pour les plus modérés, la déconsommation, l’exode urbain ou l’insertion dans une éco-communauté pour les plus radicaux.

    On peut ainsi estimer que, plus les dirigeants politiques et économiques vont vouloir accélérer et parler d’adaptation, plus une partie de la société, notamment des jeunes, va aspirer, au contraire, à ralentir et à sortir de la “grande compétition”. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, lorsqu’on demande aux jeunes ce qui est le plus important pour avoir une vie réussie, arrive en seconde position “avoir du temps libre pour pouvoir profiter de la vie”, très loin devant “faire une belle carrière professionnelle” (La fracture).

  • très bonne idée d’ avoir repris ce texte !

    Q : faut-il mettre le lien sur le dialogue/débat entre Timothée P et Delphine B ?



Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

La liberté de l'esprit, 1 allée Mgr Jean-René Calloc'h, 29000 Quimper
SPIP | | Suivre la vie du site RSS 2.0