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Jean-Marc FERRY

philosophe

Justice sociale et démocratie

octobre 1993 20h30



400 auditeurs pour Jean-Marc Ferry

" A l'heure de la troisième révolution industrielle, l'idéologie du travail constitue le principal obstacle au déroulement de la vie économique. " Telle est la conviction profonde que Jean-Marc Ferry, professeur de philosophie à l'université de Bruxelles, a développé, lundi soir, au Chapeau-Rouge, lors d'une conférence organisée par " La Liberté de l'esprit " qui a rassemblé près de 400 personnes.

Devant 400 auditeurs, Jean-Marc Ferry a brossé un tableau de la crise économique qui affecte aujourd'hui les États de l'union européenne.

Une crise qui a pour toile de fond la " dette mondiale ". Cet endettement était auparavant fonctionnel. Il entretenait la production et favorisait la croissance du Nord. Aujourd'hui, cette dette a une terrible conséquence. Le Nord se coupe ses débouchés dans le pays du Sud. "

D'où les suggestions de Jean-Marc Ferry de créer " une monnaie mondiale " et d'amorcer " l'extension du principe redistributif au niveau international. Ce n'est pas une question de charité mais d'intérêt bien compris. Ca parmettrait de créer une demande solvable au Sud. "

A cette " dette mondiale " viennent s'ajouter les conséquences de la " troisième révolution industrielle ".

" L'automatisation croissante de la production entraîne inévitablement la suppression d'emplois mais aussi une forte déprotection sociale. "

Dans ce contexte, " le partage du travail " apparaît à Jean-Marc Ferry comme " une solution inefficace sur le plan économique. C'est un genre d'aménagement contre-productif qui n'incitera pas à la création d'emplois et qui entraînera une démotivation. "

La solution proposée par Jean-Marc Ferry : " la mise en place de l'allocation universelle. "

" C'est une idée encore neuve et du coup peu connue. Il s'agit d'un revenu social primaire non lié au travail et qui serait en quelque sorte un revenu de citoyenneté. "

Cette " utopie réaliste " se fonde, pour le conférencier, sur la disparition de " la valeur économique du travail. Le travail n'a plus aujourd'hui qu'une valeur idéologique. On doit donc assumer le défi selon lequel notre revenu ne doit plus dépendre de lui. "

Des idées neuves qui bousculent les préjugés. Rien de plus normal pour un philosophe même si sa conférence avait un contenu essentiellement économique. Comme quoi les philosophes ont aussi " les pieds sur terre " !

Jean-Yves BOUHDÉHEN,


Biographie

Jean-Marc Ferry est un philosophe français né en 1946. Il enseigne actuellement les sciences politiques et la philosophie à l’ULB (Bruxelles).

Il est l’auteur de la principale traduction du philosophe allemand Jürgen Habermas en français (Théorie de l’agir communicationnel) et son ouvrage principale a pour titre Les puissances de l’expérience (Éditions du Cerf, Paris, 1991). On peut le considérer comme un disciple de Habermas dont la pensée s’articule autour de l’idée que l’identité humaine est tantôt narrative, interprétative, argumentative ou reconstructive.

Cette pensée philosophique se prolonge sur le plan politique dans une réflexion sur l’Europe qu’il considère comme le lieu du post-national, soit cette possibilité que donne l’Union européenne aux nations qui la constituent de se confronter les unes aux autres de manière non-violente un peu comme Kant l’imaginait dans son ouvrage intitulé Vers la paix perpétuelle. Selon cette vision de l’Europe, les nations y conservent leur identité, la principale tâche de l’État y est la transmission de l’« éducation légitime » (la culture propre à chaque nation enchâssée dans des savoirs plus universels).

Cette vision politique de l’Europe est liée au concept de l’identité reconstructive qui est en quelque sorte l’idée de réconciliation, travaillant à la fois sur le registre narratif (tourné vers soi, autocentré), argumentatif (décentré vers les « lois de la nuit », les « Droits de l’Homme »), qui est une manière de formuler philosophiquement ces processus de réconciliation dont les relations entre la France et l’Allemagne peuvent être considérées comme le prototype.

Dans l’identité reconstructive je me raconte (narration), mais en rapport avec ce que j’ai violé dans le registre argumentatif (argumentation), de telle sorte que ce mouvement vers moi est aussi mouvement vers l’autre (identité reconstructive).


Voir en ligne : site personnel de Jean-Marc Ferry






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