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10e forum de l’an 2000

en partenariat avec la Mission de l’an 2000

Démocratie sans rivages

vendredi 7 mai 1999 10h05

Catherine Trautmann ouvrira le 10e forum de l’an 2000 « Démocratie sans rivages ».
Première table ronde : « Comment devient-on démocrate ? ».
La seconde : « Espace public, médias et démocratie »
Le philosophe Claude Lefort sera chargé de clore les débats
Quatre autres rencontres sont proposées au public avec des philosophes, des économistes, des historiens, des politiques venus des quatre coins du monde. Comme le dissident chinois Wei Jingsheng, le politologue russe Andreï Gratchev ou le philosophe américain, conseiller du président Clinton, Benjamin Barber.


Catherine Trautmann
Claude Lefort
Wei Jingsheng
Benjamin Barber
Andreï Gratchev


8 mai 1999

C. Trautmann ouvre le Forum sur la démocratie

QUIMPER. Comme Rutgers dans le New-Jersey (USA), Quimper héberge un de ces forums organisés par la Mission 2000 (Jean-Jacques Aillagon) pour marquer le passage dans le prochain millénaire. Pourquoi Quimper ? « Parce que le rayonnement de la France ne s’arrête pas aux boulevards périphériques de Paris », a précisé le maire de la ville, Bernard Poignant. Et parce qu’à Quimper, une association culturelle qui vient de fêter ses dix ans, « La liberté de l’esprit », est capable de réunir 500 auditeurs, et même davantage, pour écouter un orateur puis débattre sur un grand sujet de société. Ce grand rendez-vous, inauguré hier après-midi par Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, a pour thème la « Démocratie sans rivages ». Il consiste en une série de débats organisés dans le nouveau théâtre de Cornouaille. Les premiers ont eu lieu hier devant une salle comble (700 places). Aujourd’hui, quatre autres rencontres sont proposées au public avec des philosophes, des économistes, des historiens, des politiques venus des quatre coins du monde. Comme le dissident chinois Wei Jingsheng, le politologue russe Andreï Gratchev ou le philosophe américain, conseiller du président Clinton, Benjamin Barber.

Un tour à l’école

Profitant de son passage à Quimper, la ministre de la Culture a longuement visité l’école municipale des Beaux-Arts de Quimper, qui compte 145 étudiants, 210 adultes à ses cours du soir et quelque 500 écoliers et lycéens. Une école installée dans les immenses locaux de l’ancienne caserne du 137e RI de Quimper. « Une unité créée pour libérer l’Alsace et la Lorraine », a rappelé Bernard Poignant à Catherine Trautmann, ancien maire de Strasbourg. Après des rencontres impromptues avec des jeunes gens et des professeurs, la ministre a fait un détour par le centre d’art contemporain voisin avant d’aller jeter un oeil au chantier de rénovation de la cathédrale qui doit s’achever pour Noël.

Alain de Sigoyer

Catherine Trautman a été accueilli par Bernard Poignant, maire de Quimper, et M. Rostain, directeur du Théâtre de Cornouaille. Aujourd’hui, sont proposées au public quatre rencontres avec des économistes, des philosophes, des historiens, des politiques venus des quatre coins du monde, comme le dissident chinois, Wei Jingsheng.
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108 mai 1999

Le succès du forum démocratie rehausse le prestige de Quimper

Il y avait les crêpes dentelles, les faïences HB-Henriot, l’attachement à la culture bretonne, la fibre européenne.. Depuis le Forum « Démocratie sans rivages », au nom de Quimper sera également attachée la sensibilité aux grands sujets de société et aux idées républicaines. Toutes les conférences-débats organisées par les bénévoles de l’association « La Liberté de l’esprit », dans le cadre de la « Mission 2000 » pour marquer le passage au troisième millénaire, ont affiché complet. Les 680 places du théâtre de Cornouaille ont été occupées vendredi après-midi et samedi, de 9 h à 19 h 30, par des auditeurs qui buvaient littéralement les paroles des orateurs. Un succès flatteur pour les organisateurs qui prouve que de très nombreux Quimpérois peuvent s’intéresser à des sujets aussi sérieux, voire intellos. Surtout quand il s’agit de l’évolution de la société et de la démocratie dans le monde.

Pas tous des profs

Ces Quimpérois n’étaient pas tous des professeurs d’histoire contemporaine ou des étudiants en philo. C’est le constat d’un participant habitué aux soirées de « La Liberté de l’esprit ». Un succès qui, en définitive, est tout à l’honneur de la capitale du Finistère dont le prestige se voit rehaussé d’un nouveau titre, intellectuel, dans le bon sens du terme, bien sûr. « Il n’y a pas de démocratie sans effort. Il faut parfois se pousser » avait dit le maire, Bernard Poignant, lors de l’inauguration par la ministre de la Culture, Catherine Trautmann. Les Quimpérois, les Cornouaillais présents, se sont poussés. Nombreux, semble-t-il, ont été ceux qui ont suivi toutes les conférences. Passionnantes, souvent, mais ardues, parfois.

Alain de Sigoyer

Les quatre conférences du samedi ont affiché complet comme la veille.



11 mai 1999

L’an 2000 aura-t-il lieu ?

Démocratie " sans rivages "… C’est écrit noir sur blanc (jaune sur bleu ?) sur le programme du 10e forum organisé à Quimper par la Mission de l’an 2000 (1). Au poids des mots - déclinaisons d’une idée qui ne devrait plus être pensée comme " solution, mais comme question " - s’ajoute le choc des lieux d’où l’on parle : revendication du " dissensus " dans l’espace public, ou la politique vue comme art d’un certain usage de la contradiction par la philosophe française Geneviève Fraisse (2) ; image de la tribune d’une salle de théâtre éclairée face à un peuple invisible prise par Wei Jingsheng pour parler du totalitarisme en Chine, mais pas seulement ; métaphore du " conflit " filée par le philosophe camerounais Jean Bidima pour noter qu’une société est d’abord " fondée sur sa propre division " ; souffrance du sociologue chilien Manuel Garretton face à l’impossibilité d’écrire l’avenir du mot " démocratie " dans son pays tant que " l’armée n’aura pas reconnu ses crimes ", tant que " le juge Garzon sera beaucoup plus chilien que l’État chilien "…

Infinies variations, deux jours durant, autour de ce fil proposé par Olivier Mongin, le directeur de la revue Esprit : pourquoi, en ce printemps 1999, près de dix ans après la chute du mur de Berlin, " le rêve d’un monde converti à la démocratie apparaît-il si loin " ? Pourquoi, alors que l’histoire était dite " finie ", promise à la propagation concomitante du marché et des valeurs d’un mode d’organisation politique qui n’avait plus qu’à s’exporter, le doute est-il devenu si fort ? Réponses multiples pour des champs d’investigation en effet " sans rivages " : serait-ce, comme le soutient l’économiste Philippe Engelhard, que " la démocratie de marché devient un marché de la démocratie " ? Ou que sur Internet, " miroir et non fenêtre " ouverte aux autres, on peut désormais confondre " information et publicité ", ainsi que l’affirme la philosophe américaine Beth Noveck ? Ou que la " compression de l’espace et du temps " à l’ère de la mondialisation pose à la fois " le problème de la certification " et celui de " nouvelles formes de ségrégation ", comme le suggère le philosophe Yves Michaud ?

Tant d’autres pistes, souvent à peine esquissées… Pour noter l’échec d’une " démocratie " souvent réduite à " l’expansion de la technique ou du capital " ; la concentration inouïe des " sources d’information " (Peter Goldmark, président du International Herald Tribune) ; le flou croissant entre " économie officielle, informelle et mafieuse "… Pour souligner aussi que pas plus qu’elle n’est un prêt-à-porter livrable clé en main, la démocratie ne saurait exister hors des histoires différentes qui, ensemble, peuvent lui donner sens pour tous les êtres humains : ni " convergences " imposées de force depuis un " centre " - qu’il soit parti unique ou " modèle " des anciens et des nouveaux empires - ni " guerre des cultures " semant le doute, à partir de lieux qu’apparemment tout oppose (dirigeants chinois, idéologues américains, " purificateurs ethniques " en tout genre), sur le fait que le projet ou l’utopie démocratique ne saurait concerner tout le genre humain…

C’est peu dire que la " guerre chaude " en cours des Balkans aura, de manière explicite (Claude Lefort, Andreï Gratchev, Pierre Rosavallon, Geneviève Fraisse…), allusive ou souterraine, suscité nombre de réflexions et de controverses : montée d’aspirations universelles aux droits humains, possibilité ou non de les mettre en relation avec la transformation des institutions internationales, constats multiples et divergents quant à la façon de penser le " nouveau monde " qui est en train de naître. Sous nos yeux…

Jean-Paul Monferran

(1) Vendredi 7 et samedi 8 avril, au théâtre de Cornouaille.

(2) Voir pages 30 et 31, les tribunes libres de Geneviève Fraisse et d’Andreï Gratchev.



Catherine Trautmann
Née le 15 janvier 1951 à Strasbourg, Catherine Trautmann, née Argence est une femme politique socialiste.
Elle a suivi des études à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg ; elle y a obtenu une maîtrise de théologie protestante. Elle est spécialiste de langue et littérature copte.
Au PS, elle est membre du Conseil National (depuis 1987), du bureau national du PS depuis avril 2000, membre du conseil national du PS ; membre de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie et de la commission temporaire sur les défis politiques et les moyens budgétaires de l’Union élargie 2007-2013 au Parlement européen.

Claude Lefort, né en 1924, est un philosophe français connu pour sa réflexion sur la notion de totalitarisme, à partir de laquelle il a construit dans les années 1960 et 1970 une philosophie de la démocratie comme le régime politique où le pouvoir est un « lieu vide », c’est-à-dire inachevé, sans cesse à construire, et où alternent des opinions et des intérêts divergents.

Ancien directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, il est aujourd’hui membre du centre de recherches politiques Raymond-Aron. Il a notamment travaillé sur Machiavel, Merleau-Ponty et sur les régimes du bloc de l’Est.
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Wei Jingsheng ( 魏京生 pinyin Wèi Jīngshēng ) est né à Pékin le 20 mai 1950. Ancien garde rouge, fils de hauts cadres communistes, il est un des plus célèbres dissidents chinois et symbole du mouvement de revendications démocratiques en Chine. Il fut pressenti à plusieurs reprises pour le Prix Nobel de la paix et reçut en 1996 le prix Sakharov pour la Liberté de Pensée.

Benjamin Barber (né le 2 août 1939) est un politologue et écrivain américain.

Benjamin Barber est professeur de sciences politiques à l’université du Maryland, spécialiste de la société civile (chaire Gershon et Carol Kekst), et "Distinguished Senior Fellow" à l’institut de recherche Demos, de New York, où il réside.

Particulièrement connu pour son livre à succès Jihad vs. McWorld (1996), Barber soutient une théorie politique impliquant largement les citoyens dans la construction d´une société démocratique.

Il a également été conseiller de plusieurs personnalité politiques, parmi lesquels Bill Clinton et Howard Dean, ce dernier l´ayant nommé conseiller en politique extérieure lors de sa campagne de 2004.






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