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Jean-Pierre AZÉMA

historien

Jean Moulin : le rebelle, le politique, le résistant

jeudi 27 novembre 2003 20h30

Conférence organisée dans le cadre de la commémoration du 60ème anniversaire de la mort de Jean Moulin
en partenariat avec le Comité Jean Moulin de Quimper


Conférence : le destin national de Jean Moulin

ajouté le 29 novembre 2003

Soixante ans après sa mort, l’aura de Jean Moulin brille plus haut que jamais. La Liberté de l’Esprit, invitait jeudi soir au Chapeau-Rouge, l’historien Jean-Pierre Azéma à raconter l’histoire tragique de ce grand résistant, qui fut de 1930 à 1933, sous-préfet de Châteaulin.

Jean-Pierre Azéma refait le parcours de Jean Moulin : l’enfance confortable à Saint-Oriol, près de Béziers, le goût pour le dessin et les arts. Mobilisé en 1918, ce jeune provincial « sans éclat particulier » n’est guère touché par « la dimension tragique des événements ». Après la guerre, il entame une carrière préfectorale qui lui réussit à merveille. Bon vivant, il mène joyeuse vie, « aimant, nous dit Jean-Pierre Azéma, faire la fête ». En 1936, il entre au cabinet de Pierre Cot, qui deviendra son mentor politique. Il aidera secrètement les républicains espagnols durant la guerre civile. Jusqu’en 1940, celui qui est alors le plus jeune préfet de France, connaît une vie heureuse. Les années qui s’annoncent vont changer la donne. Révoqué par Vichy, Jean Moulin se fait faire une fausse carte d’identité et gagne Londres où il rencontre Charles De Gaulle. Le courant passe immédiatement entre les deux hommes. En 1942, le général le charge d’unifier les mouvements de résistance. En mai 1943, il met en place le CNR, Conseil national de la résistance qui réunit les forces politiques, syndicales anti-vichystes, anti-nazi et les mouvements de Résistance, aidé par Daniel Cordier, Georges Bideau qui lui succèdera.. Très vite, pour des raisons politique, il va se heurter à un autre grand résistant : Henri Frenay, chef du groupe Combat. « Moulin, dit encore Jean-Pierre Azéma, va payer très cher le fait de défendre son statut gaullien ».

La trahison

Abandonné par beaucoup, il tombe, le 21 juin 1943, dans la souricière de Calluire. Une ville proche de Lyon, fief du redoutable chef nazi Klaus Barbie. Ici, Jean-Pierre Azéma donné sa version de ce tragique événement : « il y eut un traître, Jean Multon (dit Lunel), un coupable, René Hardy, un responsable, Pierre de Bénouville ». Jean Moulin meurt « sans doute en Allemagne en 1944 ».

La longévité

Le conférencier revient ensuite sur « la mise en musique » de la vie de ce héros qui rassemble tous les Français et revient sur les cérémonies grandioses qui, en 1964, marquent l’entrée des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Naturellement, il ne fait pas l’impasse sur l’inoubliable discours d’André Malraux (« Entre ici Jean Moulin »). Il démonte ensuite les thèses de Thierry Wolton qui font de Jean Moulin un agent soviétique.

Des questions

Les questions du public seront nombreuses et porteront sur l’ouverture des archives de l’ex- Union Soviétique, sur Henri Frenay et le groupe Combat. L’un des membres de ce mouvement est dans la salle, il a vécu les événements et fait entendre son histoire forcément différente !

* Eliane Faucon-Dumont



Biographie

Jean-Pierre Azéma, né en 1937, est un historien français, et le fils du poète réunionnais Jean-Henri Azéma. Spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement de l’histoire de Vichy et de la Résistance, Jean-Pierre Azéma a été professeur des universités et enseignant à l’histoire à l’Institut d’études politiques de Paris.

Il est le fils de Jean-Henri Azéma (1913-2000), journaliste collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale et poète.

En 1972, à la demande des Éditions du Seuil Jean-Pierre Azéma fait équipe avec Michel Winock pour relire, avant publication, La France de Vichy de l’historien Robert Paxton. C’est sa mère, Claude Bertrand, qui avait traduit l’ouvrage en français[1].

En 1997, il a été l’un des historiens cités par les parties civiles au procès de Maurice Papon (avec Marc-Olivier Baruch, Robert Paxton et Philippe Burrin).

Il a également été membre du conseil scientifique de l’Institut François-Mitterrand.

Il est l’un des nombreux descendants du gouverneur de l’Île de la Réunion (ex-Bourbon) qui a effectué le plus court mandat de l’Histoire de l’île, Jean-Baptiste Azéma.

Engagement politique

Jean-Pierre Azéma se revendique de la gauche française. En 2007, il a signé l’« appel des intellectuels » appelant à voter pour Ségolène Royal . Il est l’un des initiateurs de la pétition Liberté pour l’histoire.

Ouvrages de Jean-Pierre Azéma
 Les Communards, Éd. du Seuil, 1964 (avec Michel Winock)
 La IIIe République, Calmann-Lévy, 1970 ; nouvelle éd., 1991 (avec Michel Winock)
 La Collaboration : 1940-1944, PUF, 1975
 De Münich à la Libération : 1938-1944, 1979 ; nouvelle éd., 2002
 Histoire générale politique et sociale : la France des années sombres, les années 40, 1987
 Les Communistes français de Munich à Châteaubriant : 1938-1941, 1987 (avec Antoine Prost et Jean-Pierre Rioux)
 1940, l’année terrible, Éd. du Seuil, 1990
 « Vichy et la mémoire savante : quarante-cinq ans d’historiographie » dans Vichy et les Français, Fayard, 1992 (direction J.P.Azéma avec François Bédarida)
 « La France de Daladier », « Le choc armé et les débandades », « Le régime de Vichy », « Des résistances à la Résistance » dans La France des années noires, 1993 (direction J.P.Azéma avec François Bédarida)
 1938-1948 : les années de tourmente : de Munich à Prague : dictionnaire critique, 1995 (direction J.P. Azéma avec François Bédarida)
 Histoire de l’extrême droite en France, 1994 (sous la dir. de Michel Winock)
 Les Libérations de la France, 1993 (avec Olivier Wieviorka)
 Vichy : 1940-1944, 2000 (avec Olivier Wieviorka)
 Jean Cavaillès résistant ou La pensée en actes, 2002 (sous la dir.)
 Jean Moulin : le politique, le rebelle, le résistant, 2003
 6 juin 44, 2004 (avec Robert O. Paxton, Philippe Burrin)

Films

 1993 : L’Œil de Vichy, une sélection des actualités du régime de Vichy avec Claude Chabrol.




Messages

  • JE SUIS COMME VOUS PERSUADEE DE LA LOYAUTE DE JEAN MOULIN ENVERS DE GAULLE.
    JE PENSE ,POUR MA PART QUE BENOUVILLE EST UN PEU PLUS QUE RESPONSABLE ,SACHANT QU’IL CONNAISSAIT LE FAIT QUE RENE HARDY AVAIT ETE ARRETE PAR LA GESTAPO.JE NE VOIS PAS ,EN OUTRE ,EN QUOI RENE HARDY PEUT CONTRER JEAN MOULIN,SI CE N’EST QUE PARCE QUE LA GESTAPO EST DERRIERE LUI...



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