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Ronan LE COADIC

maître de conférences à l’IUFM de Bretagne,

L’identité bretonne

jeudi 20 janvier 2005 20h30

Qu’est-ce que l’« identité bretonne » ? Pour répondre à une telle question, il ne suffit pas de lire ou d’écouter les porte-parole de la Bretagne ou de la bretonnité. Il faut aussi aller sur le terrain, rencontrer les Bretons ordinaires, les hommes et les femmes qui font la

Bretagne d’aujourd’hui au quotidien. C’est ce qu’a fait Ronan Le Coadic. Quelle est la part du mythe et de la réalité dans l’identité ? Pourquoi les valeurs identitaires cotent-elles en hausse, après avoir été longtemps méprisées ? L’attrait pour l’identité est-elle un indice d’un repli sur les « tribus » ou s’agit-il d’une des facettes d’une société nouvelle, encore en gestation ? A travers l’exemple breton, Ronan Le Coadic répondra à ces questions, dans un langage simple.


23 janvier 2005

L’identité bretonne : un phénomène complexe

Sociologue, maître de conférences à l’IUFM de Bretagne, Ronan Le Coadic s’intéresse tout particulièrement à la question de l’identité bretonne. Invité jeudi soir de la Liberté de l’esprit, il a évoqué les caractéristiques de cette identité complexe. Et ses réponses évitent les écueils de la langue de bois. Rencontre.

Comment, en deux mots, définir l’identité bretonne ? Quelques généralités, tout d’abord. La question de l’identité est ambiguë car on évoque à la fois ce qui est identique et différent. L’identité est universelle et impalpable. Qu’est-ce que l’identité japonaise, l’identité française ? Quand on concrétise cette notion d’identité, on se risque à une forme de racisme. En ce qui concerne la Bretagne, on a tendance à croire que l’identité est immémoriale. C’est faux car elle a, en partie, été construite au XIX e siècle, par les royalistes. Ces derniers ont façonné le mythe du breton paysan, symbole de l’Ancien Régime, contre la République. A bien des égards, cela explique aujourd’hui la méfiance de la gauche intellectuelle vis-à-vis de l’identité bretonne... Quel est en 2005 le « profil » du Breton type ? Il n’y a pas un profil mais des profils ! Les Bretons sont divers. Je travaille actuellement sur un échantillonnage - représentatif - de 1.300 personnes vivant en Bretagne. Aux deux bouts de l’échelle se trouvent ce que j’appelle les « légitiments », centralisateurs et particulièrement attachés à l’autorité de l’État, et les « résistants » très autonomistes et qui s’opposent au modèle précité. Ces deux courants recrutent aussi bien à gauche qu’à droite. Mon enquête fait apparaître un groupe de modérés qui pensent pouvoir transformer la société à partir de la question bretonne. C’est le groupe le plus intéressant, à mon avis. Il y a enfin les « distants », qui disent « je ne suis pas Breton » et une grosse catégorie de « prudents » qui suivent le mouvement général. Dans le contexte actuel, la question de la langue bretonne n’est-elle pas secondaire ? Les gens se sont focalisés en effet sur la langue, il y a aujourd’hui un surinvestissement, y compris en Haute-Bretagne ! La langue bretonne est devenue le drapeau de la bretonnité. Il y a malheureusement un intérêt trop faible pour l’économie. Le modèle breton actuel, fondé en grande partie sur la mono-industrie agroalimentaire, est dépassé. Il faut passer à autre chose. Dans quoi va-t-on investir ? Va-t-on faire venir des entreprises étrangères ? Ces questions sont majeures, d’autant plus que nos jeunes diplômés continuent à partir. Dans ces domaines essentiels pour l’avenir de la Bretagne, je crois beaucoup en la volonté politique, tout particulièrement à la majorité en place actuellement à la Région.



Biographie

Ronan Le Coadic, agrégé de sciences sociales et docteur en sociologie, maître de conférences à l’IUFM de Bretagne, membre du Cériem (Centre d’étude et de recherche sur les relations inter-ethniques et les minorités) à l’université Rennes 2,

Ouvrages

« L’identité bretonne », le titre de l’un de ses ouvrages.


Voir en ligne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ronan...




Messages

  • Bonjour Ronan,

    je viens de tomber par hasard sur cette page en effectuant moi-même des recherches non sur l’identité bretonne mais dans le cadre de mon idéologie que je développe uniquement en grec et que je pourrais traduire en français par "l’anthropocentrisme néophilhellénique". Je suis une Bretonne de 60 ans, de Brest, issue de 3 siècles d’Armoricains. Je me suis rendu compte il y a environ une vingtaine d’années des similitudes entre Bretons et Grecs, et c’est sur cette dualité notamment que j’ai fondé cette idéologie. J’ai conscience toutefois de n’entrer dans aucun des profils classiques de Bretons bien que jouissant d’une bretonnité bien ancrée au même titre que ce que j’appelle l’hellénité.

    Simone Le Baron
    Athènes, 24 août 2012
    http://simone-le-baron.blogspot.com



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